Portfolio : aux Saintes, le pèlerinage international de la photographie
« Vive les Saintes Marie et vive Sainte Sara ! » le 25 mai aux Saintes, le soleil tape, et la police municipale barre la route pour empêcher les caravanes de gitans de s’installer dans la ville. Il est 10h, je marche vers l’église Romane. La légende raconte que trois femmes ont pris la fuite depuis la Palestine sur une barque après la résurrection du Christ : Marie Jacobie la sœur, Marie Salomé la mère, et la servante Sara. C’est ici qu’elles se seraient échouées miraculeusement. Les Saintes-Maries-de-la-Mer donc, capitale de la Camargue. À l’approche de l’église, première interaction avec une gitane qui mélange le sacré et le profane avec subtilité. Il commence à être difficile de marcher dans les petites ruelles de ce treizième village préféré des Français. Je suis confus, j’ai du mal à garder ma concentration, la procession avance vers la mer et j’ai l’impression d’être à un safari pour photographes experts de la photographie passion.
Les chaînes en or brillent avec les flashs des rayons du soleil et des appareils photos. Ici ils prennent plus de place que les gitans, et ont l’air de venir de plus loin. Est-ce le pèlerinage international de la photographie ? Tout le monde joue des coudes pour trouver le bon angle et tout ce beau monde n’a pas peur de se jeter à l’eau : gardians à cheval, Arlésiennes, gitans et preneurs d’images. Il n’y a que le prêtre qui ne veut pas se mouiller. La proposition est belle, mais en devient cocasse. Personne n’écoute vraiment, une liberté collective douteuse est installée et je me demande si je suis dans un rêve de Baroncelli ou sur les marches du palais du festival de Cannes.
Léo Aupetit
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