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Rue Mireille, fin de partie pour la friche

Rue Mireille, fin de partie pour la friche

Alors que l’opération immobilière de Vinci était dans les tuyaux depuis de longs mois, un permis de construire est finalement apparu pour sceller le destin de la friche EDF, rue Mireille. Le permis n’est paradoxalement pas affiché au 3 rue Mireille mais dans la rue de la Roubine du Roy, une petite ruelle cachée derrière les locaux de France Travail. Il annonce un bâtiment de trois étages, avec 129 logements, six locaux d’activités et 224 places de stationnement. Il est prévu 43 % de logement sociaux ainsi qu’une demande de création de 31 % de logements en conventionnement accession sociale à la propriété. En friche depuis au moins vingt ans, ce site avait, de 1845 à 1935, accueilli une usine de fabrication de gaz à partir de la houille. À partir de 1973, et jusqu’à sa fermeture aux alentours des années 2000, c’était un centre de distribution de gaz naturel et des bureaux pour EDF-GDF. En 2014, les bâtiments sont démolis et le site partiellement dépollué.

Depuis, la végétation pousse tant bien que mal sur cette parcelle en grande partie bétonnée. De multiples arbres et arbustes se sont néanmoins développés, en particulier un ensemble de sept platanes imposants, ainsi qu’un cèdre, des micocouliers, des figuiers, des acacias, des mûriers, des saules blancs et des frênes. L’ensemble abrite de nombreux oiseaux communs : mésanges, corneilles, rouges-queues, fauvettes…

Le projet prévoit l’arrachage de l’ensemble des arbres. Dix seront replantés au sein d’un espace vert central, ou plutôt d’une « dalle haute du rez de chaussée (…) végétalisée ». Douze seront plantés en bordure, le long de la rue. Au total, les espaces verts constituent 4,5 % des 7 791 m2 de la surface totale, soit 352 m2

Une riveraine a déposé un recours gracieux auprès de la Ville contre le projet. Elle a également lancé une pétition qui a pour l’instant récolté 172 signatures : « Ma préoccupation première c’est la pollution » s’inquiète-t’elle. « J’espère que les travaux seront faits dans les règles de l’art, pour ne pas affecter la santé des ouvriers du chantier et la nôtre, en tant que riverains. Par ailleurs, on est déjà dans un quartier très dense avec le collège, Pôle emploi et beaucoup de passage.»

Le groupe arlésien du mouvement Extinction rébellion s’est également mobilisé contre le projet, en collant de nombreuses affiches aux abords du projet. Il a également lancé une pétition en ligne, qui compte, à date de publication de cet article, plus de 800 signatures. « Rue Mireille, l’emplacement aurait été idéal pour un nouveau jardin. Mais, alors que la ville manque cruellement d’espaces verts, ce sont des projets d’immeubles très denses qui se multiplient, et ce sans l’avis de la population. Avec Extinction Rébellion, on veut dénoncer ces projets qui nuisent à la qualité de vie de toute la ville par leurs conséquences » explique une membre du collectif arlésien. « L’artificialisation et l’abattage des arbres contribuent au réchauffement de la ville et amplifient les risques d’inondation. La multiplication des logements augmente le trafic routier dans des zones résidentielles, avec ce que ça entraîne en terme de bruit, de pollution de l’air et de risque d’accidents pour les piétons. Enfin, la construction d’immeubles de 12 mètres de haut va profondément enlaidir une zone urbaine déjà délaissée et amplifier la spéculation immobilière. Ce projet de la rue Mireille n’est pas un cas isolé mais un exemple parmi d’autres de projets d’aménagements urbains qui ne prennent pas en compte les enjeux sociaux et environnementaux. On a voulu attirer l’attention sur ce projet en particulier car très peu de personnes sont au courant. Alors que la rue Mireille est un lieu de passage vers le centre ville pour tous les habitants de Montplaisir, Griffeuille et Mouleyres, le permis de construire est affiché dans une ruelle derrière. De plus, une nouvelle réunion de concertation avec les riverains devait avoir lieu, elle a été annulée. Ce manque de concertation devrait amener à faire prendre conscience aux habitants que cette mairie ne considère pas le bien-être des arlésiens comme une priorité et qu’un changement de cap ne sera possible qu’en votant pour un candidat qui est plus conscient des enjeux environnementaux aux prochaines municipales. »

 


Les documents du permis de construire :

. Arrêté de permis de construire
. Notice de présentation du projet
. Note technique de gestion de la pollution du site
. Notice hydraulique
. Notice paysagère
. Tableau surfaces planchers et logements sociaux
. Insertion, environnement proche et environnement lointain
. Plans : en coupe (x), (x) et vu du ciel (x), (x)

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