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Projet d’autoroute : une concertation publique relance le débat

Projet d’autoroute : une concertation publique relance le débat

La nouvelle étape du projet de contournement autoroutier ? Changer des terres agricoles en possible autoroute sur les cartes officielles du Plan local d’urbanisme de la mairie d’Arles. Une concertation publique est en cours: elle a débuté le 5 décembre et elle se termine la semaine prochaine, le 16 janvier. Elle s’inscrit dans le cadre d’une procédure de mise en compatibilité du document d’urbanisme (Mecdu). L’occasion pour les opposants comme pour les défenseurs du projet de s’exprimer.

Doucement mais sûrement, le projet d’autoroute fait son chemin. En ce moment, c’est avec la mise en conformité du Plan Local d’Urbanisme (PLU) : le projet d’autoroute n’étant pas compatible avec l’actuel, celui-ci doit être modifié. C’est le but de cette procédure de Mise en compatibilité du document d’urbanisme (Mecdu). Et elle s’accompagne obligatoirement d’une concertation publique préalable. Un dossier de présentation est présenté au public, qui dispose d’un peu plus d’un mois pour donner son avis. Il ne reste plus que quelques jours, jusqu’au mardi 16 janvier, pour participer à la concertation publique. Les éléments du dossier sont téléchargeables, une page dédiée sur le site de la ville a été créée et il est également possible de consulter le dossier au pôle des Services publics, 11 rue Parmentier. Un livre recueil y est disposé et il est possible de donner son avis et poser des questions par mail (arles.concertationmecdu.plu@ville-arles.fr) ou par courrier. Bref, on est loin de la réunion publique avec animation d’une concertation de grande ampleur. Mais peu importe, les pro et anti n’ont eux, pas manqué de voir passer l’information.

Ce projet est loin de faire l’unanimité et cette concertation relance le débat. Du côté de ses opposants, le collectif  “En travers de la route’’ qui s’est constitué à l’automne 2023, regroupe les associations Nacicca (Nature et citoyenneté Crau Camargue Alpilles), Changeons d’Avenir (dont deux élus composent l’opposition arlésienne), Agir pour la Crau et Extinction Rébellion Arles. Sur son site, le collectif a récemment publié un article  détaillant des arguments critiques à l’encontre de la Mecdu et invite le public à s’en emparer. Il dénonce entre autres le fait que “la préservation des paysages et des activités agricoles de Camargue et de Crau s’affiche comme l’un des objectifs majeurs du PLU”. Le chantier prévoit la destruction de 120 à 150 hectares de terres agricoles.

Des arguments qui sont également avancés dans une autre mesure par le ministre des Transports Clément Beaune : « Il y a beaucoup de questions qui se posent notamment sur le plan environnemental » s’exprimait-il début décembre, interrogé par France Bleu Provence « Donc il y a encore […] des études pour regarder tous ces impacts-là et prendre des décisions dans les mois qui viennent […] on ne parle pas d’un petit chantier, on parle d’un projet autoroutier, on parle de sujets environnementaux, dans une zone qui est sensible sur le plan environnemental donc on a ces discussions avec la ville, c’est pas pour tout de suite tout de suite ». Si la ville avance, la mise en route en 2029 ne semble pas s’approcher pour le ministre…

Une prudence qui n’a pas plu au collectif « Arles 2028 », fervent défenseur du projet, qui s’inquiète de son report ou de sa remise en question. Suite à cette intervention du ministre, Arles 2028 lui a adressé une lettre pour réaffirmer l’importance du projet et des bénéfices futurs estimés pour la ville. Ce collectif “Arles 2028” regroupe les comités de quartier de Pont de Crau, la Roquette, Trinquetaille, Tête de Camargue, le comité de village de Raphèle et plusieurs associations : Amis du Vieil Arles, Sud Semestres-Plan du Bourg, Tous pour le contournement autoroutier d’Arles maintenant et Cité du Relogement. Ce collectif met lui l’accent sur les problèmes causés par la RN113 pour Arles, qui est «déchirée depuis 1974 par cette aberration urbaine, ce fossé infranchissable, pollué et cause d’une grande et irrationnelle fracture sociale entre les quartiers”. Le collectif voit dans l’autoroute une solution qui permettrait la requalification de la RN113 en ‘’boulevard urbain’’.

Clémentine Morot-Sir

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