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Environnement : la ligne très haute tension en question

Environnement : la ligne très haute tension en question

Une nouvelle concertation du public s’est ouverte hier, lundi 12 février, et dure jusqu’au 7 avril. Elle concerne le choix du tracé dans le projet de ligne très haute tension qui doit relier Jonquières-Saint-Vincent à Fos-sur-Mer. Un projet porté par l’entreprise Réseau de transport d’électricité (RTE). Elle est une étape préalable à la demande de déclaration d’utilité publique. Contrairement au projet d’autoroute, le maire y est défavorable.  

Une ligne très haute tension à 400 000 volts, portée par des pylônes de 50 mètres de hauteur, sur un trajet d’environ 65km, pour approvisionner Fos-sur-Mer en électricité, depuis le poste de Jonquières-Saint-Vincent. L’objectif avancé est la décarbonation du site industriel de Fos-sur-Mer. C’est-à-dire apporter davantage d’électricité pour diminuer les besoins en énergies fossiles. Une décarbonation qui s’inscrit dans un cadre de développement de la zone industrielle, de compétitivité et d’attractivité favorabe à l’implantation de nouvelles entreprises, gourmandes en énergie. Citée par nos confrères de la Provence (article du 9 février) Isabelle Campagnola-Savon, conseillère régionale, expliquait : “Ce projet est d’intérêt général, il faut qu’il arrive vite, les projets industriels ont besoin d’électricité rapidement sinon ils s’en iront”. 

Dix communes sont concernées, dans le Gard et dans les Bouches-du-Rhône : Fourques, Bellegarde, Beaucaire, Jonquières-Saint-Vincent, Vallabrègues dans le Gard, Fos-sur-Mer, Port-Saint-Louis-du-Rhône, Saint-Martin-de-Crau, Arles et Tarascon.

Lors du dernier conseil municipal, le maire a souhaité qu’un débat autour de ce projet ouvre la séance. Deux jours plus tôt, il avait assisté à une réunion en préfecture et annoncé sa position au préfet : il est défavorable au projet. Tout comme Beaucaire et Tarascon.

Le maire de Fos-sur-Mer, au contraire, milite pour le projet, comme le rapporte la Provence : “Je comprends que ça puisse poser des difficultés à certains. Le petit garçon qui avait 11 ans en 1970, quand cet espace de marais et de crau a disparu, a déjà fait de gros sacrifices pour que cette zone de Fos se développe. Que d’autres en fassent au moins autant”.

 

 

L’opposition au projet fait l’unanimité.

Pour le maire, l’objectif de décarbonation vient ici en contradiction avec “ la préservation de notre environnement, de notre planète, de notre territoire (…), un territoire à conserver, à protéger”. Si Cyril Girard se réjouit “de voir que tout le monde est écolo ce soir”, un point de désaccord a cependant émergé. Pour les élus de Changeons d’Avenir, leur opposition à ce projet se fait sur les mêmes bases que celle au projet d’autoroute. Pour Virginie Maris, “c’est exactement les mêmes enjeux : il s’agit de faire arriver de l’électricité à Fos et de faire sortir des camions et des conteneurs de Fos. Dans un cas c’est des lignes à très haute tension dans l’autre c’est des accès routiers qui permettent un flux permanent.” Pour Cyril Girard, “on ne peut pas être écolo dès qu’on a une ligne à haute tension qui dégrade des terres agricoles et ne plus l’être quand c’est une autoroute.” Alors que du côté de la majorité, Mandy Graillon a insisté sur la distinction qu’elle fait entre les deux projets : “ Le contournement autoroutier, il est fait pour les arlésiens, pour désengorger le centre ville et pour permettre aux arlésiens de respirer à nouveau. Donc ils ont une plus-value. Alors que RTE, sa vocation c’est d’amener l’électricité à Fos.(…) Il y a un projet qui est pour les Arlésiens et un projet qui passe par chez les Arlésiens”.

 

Au-delà du débat de fond, Mohamed Rafaï s’interroge : “une fois qu’on a dit ça, quelle campagne nous menons ? quel combat nous menons ? (…) je voudrais qu’on soit ensemble pour se battre, comment on organise ça” ? 

L’heure est à la consultation citoyenne. A la suite de la concertation, une synthèse des observations et propositions du public sera rédigée par le commissaire enquêteur et publiée, à partir du 21 avril, sur le site de la concertation et sur les sites des préfectures des Bouches-du-Rhône et du Gard.

 

Clémentine Morot-Sir

 


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