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Museon Arlaten : un SOS en pleine semaine des Rencontres

Museon Arlaten : un SOS en pleine semaine des Rencontres

« Se nous sian pas mai que noun fugen pas mens. » C’est avec un flyer à l’effigie de l’Arlésienne d’Alexandre Hesse en larmes et des messages en provençal que les agents du Museon manifestent cette semaine. En cause, des recrutements qui ne viennent pas. La situation épuise les agents tous pôles confondus de ce musée départemental à la pointe de l’innovation technique. 

Lundi 1er juillet, jour d’ouverture des Rencontres d’Arles, les agents du Museon Arlaten, tous pôles confondus, sont en grève devant leur bâtiment. Un geste fort qui en dit long sur les conditions de travail dans ce « Musée de France » qui a été récompensé en juin dernier du Trophée du Tourisme accessible au salon Handica. Un prix qui « laisse augurer une saison estivale de toute beauté » laissait-on entendre du côté du service communication du Département. Mais derrière les récompenses et la rénovation colossale du Musée de Provence à 22,5 millions d’euros sous l’égide du Département, se dévoilent au grand jour des équipes en souffrance, épuisés. En cause, un sous-effectif persistant depuis des mois. « En 2021, on a réussi à faire voter un organigramme à 58 personnes. Entre 2021 et 2023, il y a eu 8 départs à la retraite ou pour mobilité qui ne sont toujours pas remplacés. On est aujourd’hui en mode dégradé avec des agents qui sont pour beaucoup épuisés. Pourquoi mettre des millions d’euros pour un musée qu’on laisse à l’abandon? » interpelle-t-on du côté de la section culture de la CGT 13. Parmi les postes qui manquent à l’appel, celui d’un adjoint au directeur, d’un technicien multimédia, d’un responsable du secteur des publics, d’un médiateur, de deux agents d’accueil… Trois sont en cours de recrutement mais ne sont pour l’heure pas finalisés.

Alors après un rendez-vous à l’amiable avec les ressources humaines du Département, les agents du Museon ont décidé de poser un préavis de grève reconductible jusqu’à la fin du mois de septembre. « On souhaite un engagement par écrit sur un calendrier et sur le fait de finaliser des candidatures en cours » confie-t-on du côté de la section culture CGT13. « Nous sommes vraiment des gens passionnés par leur métier qui ne demandons rien de plus que des embauches sur des postes vacants et de maintenir la qualité d’accueil des publics », assure une agent. Lundi, la moitié des équipes était en grève soutenue par l’Union CGT d’Arles, et l’union départementale avec des représentants du Musée bleu et des Archives départementales. Sans réponse concrète du Département, la pression ne devrait pas retomber. Si le Museon est ouvert au public, le mouvement est reconduit ce jeudi après-midi à partir de 15h et pendant le vernissage de l’exposition d’Hans Silvester dans le cadre des Rencontres d’Arles. « L’institution reste à l’écoute de ses agents et leurs syndicats qui ont été reçus à deux reprises : le 30 mai et le 27 juin. A cette occasion, il a été rappelé que sur les 8 postes questionnés, plusieurs d’entre eux ont fait l’objet d’un jury et seraient donc prochainement pourvus. Les discussions se poursuivent pour les autres postes. Une nouvelle rencontre entre une délégation des équipes du Museon et la direction des ressources humaines et la direction de la culture aura lieu cette semaine pour poursuivre ce dialogue social régulier avec ce musée départemental incontournable dans la vie culturelle du territoire qui reçoit une programmation riche et variée, depuis sa réouverture en 2021 » explique-t-on du côté du Département. Le musée qui a rouvert durant les années Covid a accueilli 53000 personnes en 2023. « La première victime de cette situation c’est le public, souligne le syndicat. Avec les J.O. on avait un programme très complet d’olympiades culturelles mais par manque de moyens humains, on a dû annuler la moitié de nos actions… » 

Isabelle Appy

« Hans Silvester, la Provence et le monde » est un article à lire dans l’Arlesienne 20, actuellement en kiosque. 

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