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Les Bazarettes ou le pouvoir émancipateur du collectif

Les Bazarettes ou le pouvoir émancipateur du collectif

Un événement culturel et pluridisciplinaire, par des femmes et pour les femmes. C’est ce samedi 25 mai, à l’Archipel, avec l’édition “zéro” du festival Les Bazarettes, organisé par un collectif du même nom, composé de six Arlésiennes. Un premier événement festif pour rassembler, autour de l’envie commune d’offrir une visibilité et un espace de création, de rencontre et d’échange, pour toutes les femmes du territoire.

 

Ateliers de danse et de dessin, rencontres littéraires, chants de révolte, projections de courts-métrages, lectures musicale de poésie et DJ set : le programme des activités donne le ton. “On a envie de faire bouger, de faire vibrer. La danse a une place importante : danser, c’est une manière de redonner du pouvoir à tout le monde” précise Emilie Pautus, membre du collectif Les Bazarettes et libraire aux Grandes Largeurs. “À Arles, on a peu d’événements féministes. Il y a la journée du 8 mars, pour les droits des femmes, ou encore la journée de lutte contre les violences faites aux femmes (le 25 novembre, ndlr). Ces événements sont importants mais peuvent être assez accablants. On avait envie d’un programme joyeux, festif, émancipateur”.

 

Faire corps autour des questions féministes

“Les Bazarettes”, c’est d’abord un collectif, constitué de Fanny Petit, Emilie Pautus, Lilou Portejoie, Soriana Im, Anne-Marie Hugot et Emeline Selmi. Six femmes dont les envies communes ont coïncidé, et qui ont décidé de s’associer pour créer ce projet ensemble.“Le festival est né de la rencontre de plusieurs envies” raconte Emeline Selmi. “On avait l’envie d’un projet autour des femmes et de la création, dans tous les domaines. D’un projet qui leur apporte de la visibilité”. “En parallèle, un cycle d’atelier ayant lieu à la collective, autour du livre “Notre corps, nous-mêmes”, de Mathilde Blézat, nous a donné envie d’aller plus loin sur la question du corps” complète Emilie Pautus. Soriana Im et Anne-Marie Hugot, toutes les deux artistes, avaient pour souhait d’organiser une exposition artistique sur le thème du corps. S’associer autour d’un projet commun était alors une évidence.

Pourquoi “les Bazarettes?” Le choix du nom a émergé “après de longues heures de discussions et de rigolade” se souvient Emeline. “On voulait un mot provençal car on a aussi à cœur de mettre en lumière la création à l’échelle locale”. “Ce terme, qui décrit une femme qui parle trop, trop fort, qui le fait en dépit des regards désapprobateurs, nous a plu” précise Emilie.

Les Bazarettes, c’est aussi un groupe de cinq femmes artistes, composé de Soriana Im, Anne-Marie Hugot, Nadja Bailli, Ludivine Lamotte et Elodie Poirier-Toucheteau. “À partir de septembre, on animera chacune un atelier autour d’un thème ayant trait aux expériences que peuvent traverser les femmes. Par exemple, le mien portera sur les questions de fertilité et d’infertilité” explique Soriana Im. “On a envie d’ouvrir des espaces de discussion et d’échange autour de ces sujets”. Ces rencontres s’inscriront dans un programme d’ateliers mensuels, avec ces cinq artistes mais aussi avec cinq autrices invitées.

Recréer du lien sur le territoire

L’initiative répond également à un constat : sous la précédente municipalité, l’événement “Femmes en mouvement” proposait chaque année des rencontres, spectacles, expositions, autour des questions féministes. “Cet événement permettait de se réunir, d’échanger, d’être en lien. Depuis que ça n’a plus lieu, on a perdu ça. On aimerait que le projet des Bazarettes permette de recréer du lien”. L’événement de samedi est une édition “zéro”, qui a vocation à fédérer et à inviter qui le souhaite à participer à la création de la première édition, qui aura lieu l’année prochaine. Trois jours de festival autour d’un thème : “Faire corps”. “On a une ligne directrice, un manifeste et un cadre global, mais tout est à construire et on souhaite le faire avec toutes les personnes qui répondront à l’appel à participation” explique Emeline. L’évènement est artistique mais pas que. “L’idée c’est d’inclure toutes sortes d’initiatives portées par des femmes, que ce soit du sport, des loisirs créatifs, des lieux de sororité, … Toute activité qui soit émancipatrice” ajoute Emilie. Et ce sur l’ensemble du territoire arlésien.

 

Clémentine Morot-Sir

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