ACA : Le rêve inattendu d’un nouveau complexe sportif
La nouvelle direction du club de foot de la ville souhaite un retour au monde professionnel à moyen terme et se projette dans la construction d’un nouveau complexe multi-sports près de l’hôpital d’Arles. Une idée controversée en ville alors que la plaine des Sports, siège du club, a été inaugurée il y a à peine plus de 10 ans. Au-delà des rumeurs et des théories sur les intérêts cachés, l’Arlésienne fait le point.
« Un nouveau projet de complexe », dévoile, entre deux phrases, Mourad Amara, le président de l’Athlétic club arlésien (ACA). Les conditions sont réunies pour faire de grandes annonces ce 30 octobre 2024, à Paris, au siège de la Fédération française de football. Au micro devant des présidents de club de la France entière pour le tirage du 7e tour de la coupe de France, Mourad Amara, président depuis le mois de septembre est fier de son équipe après une victoire épique à 9 contre 11. « Et cette année, on rejoue encore la montée, et notamment pour ne plus à avoir à jouer à Avignon. Avec la ville d’Arles et notamment avec Patrick de Carolis le maire d’Arles pour un nouveau projet de complexe pour que si on vient à remonter qu’on ait plus à jouer ailleurs. »
Après avoir connu la ligue 1 en 2010-2011, le club joue actuellement en régionale 1 soit la sixième division française. Cette année, l’ambition était de monter en nationale 3, soit la cinquième division française. L’annonce en a surpris plus d’un puisque l’ACA bénéficie de nouvelles installations qui ont à peine plus de 10 ans. La Plaine des sports, en service depuis 2011 a été un investissement public de 3,2 millions d’euros pour l’ACA. Sur trois hectares, l’installation propose quatre terrains homologués par la Fédération, six vestiaires, des sanitaires, une infirmerie, des locaux administratifs, un foyer de vie et un parking. Stratégiquement, la volonté de la mairie était, à l’époque, de placer cet équipement et le club à proximité de Barriol. Effectivement, sur les 586 licenciés, une bonne partie vient à pied depuis le quartier voisin.
Un vieux projet avec de nouveaux plans
Mais d’où vient ce projet ? « Nous l’avons ressorti, c’est un vieux projet qui a plus de 15 ans », détaille le président Mourad Amara, qui reçoit l’Arlésienne début décembre. « C’est une vision à long terme pour le club. Nous souhaitons proposer un lieu, un nouveau complexe pour la pratique plusieurs sports, handball, skate, padlle, pétanque… avoir des gymnases. Comme ce qui est en train d’être fait à Aix. C’est d’ailleurs le même architecte qui nous a fait une ébauche gratuitement. Nous devons d’abord rencontrer les autres clubs de la ville pour voir s’ils veulent venir avec nous », explique Mourad Amara. Mais pourquoi partir d’une installation flambant neuve ? « Ici, ça a été fait quand l’ACA était en ligue 1 pour le centre de formation, pas pour faire jouer l’équipe principale. Nous devons nous partager le Fournier avec le rugby, ce n’est pas l’idéal. Ici, nous sommes limités quand il y a des matchs, les parents se garent le long de la rue. Embouteillage à Fournier, coincés dans le quartier à Barriol. Nous pensons qu’à long terme, Arles a besoin d’un nouveau complexe. »
Un rendez-vous qui n’engage à rien
Et le projet, Mourad Amara l’a présenté au maire lors d’une réunion avec des plans aériens et des images de synthèse mis au goût du jour. « C’était pour pouvoir se projeter, les propriétaires des terrains sont des privés, ils ne sont même pas au courant du projet […] Ensuite, cela ne nous appartient pas de lancer le projet, les terrains ne nous appartiennent pas, si la mairie trouve que c’est un bon projet, à eux de lancer. Il faut minimum 7 à 8 ans pour faire sortir un projet de la sorte ».
Pour l’heure, « la ville d’Arles n’a pas apporté de soutien à ce projet », précise le cabinet du maire par écrit. « La municipalité a reçu Monsieur Amara il y a plusieurs semaines, qui souhaitait présenter son projet de déplacement du complexe sportif de l’Athlétic Club Arlésien (ACA). Comme pour tout projet concernant la commune, la municipalité s’attache à écouter toutes les propositions, tout en veillant à ce qu’elles répondent aux priorités collectives, respectent les contraintes budgétaires, et s’inscrivent dans les orientations définies pour l’aménagement du territoire. »
Les théories du complot vont bon train pour expliquer ce projet ressorti soudainement des cartons. La grande crainte ? Une opération immobilière larvée derrière ce grand projet. Et des intermédiaires qui viendraient profiter de la situation pour s’enrichir. Le secteur, entre le quartier du pont Van Gogh et la rénovation urbaine de Barriol pourrait être une emprise foncière intéressante pour un projet d’envergure. La plaine des sports s’étale sur 30 000 m² de terrains en zone constructible, rarissime à Arles. « On entend n’importe quoi, ça parle, ça parle. Nous sommes là de manière désintéressés pour le foot et rien d’autre. Les terrains, ils ne sont pas à nous ! C’est à la ville ou l’ACCM de porter, pas à nous, donc je ne vois même pourquoi les gens s’imaginent des choses. » Le nouveau comité directeur est dans une année de mise en place. D’autant plus que la nouvelle équipe a changé les formateurs, les entraîneurs et certains encadrants du club. Une nouvelle ère a débuté à l’ACA. Sportivement, mal classée, pour cette année, l’objectif affiché en octobre n’est plus d’actualité. Mais la montée vers le monde professionnel est toujours dans le viseur à moyen terme. Et pour le long terme, l’avenir dira si ce sera complexe.
Eric Besatti
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