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La ligue des droits de l’Homme exclue de la Maison des associations

La ligue des droits de l’Homme exclue de la Maison des associations

Lundi 9 décembre, le conseil d’administration de Arles-Associations, qui gère la Maison de la vie associative, décidait d’exclure la Ligue des droits de l’Homme (LDH). À 17 voix contre 4, le rapport de force est écrasant et laissait peu d’espoir à la LDH, informée de la menace deux semaines auparavant. Le conflit entre ces deux associations arlésiennes remonte au 9 septembre, lorsque ce même conseil d’administration, présidé par Danielle Valette, décidait de refuser d’imprimer un flyer et de prêter une salle à la LDH au motif qu’il concernait un événement « politique » : la projection d’un documentaire sur la gestion de la ville de Béziers par son maire d’extrême droite Robert Ménard.

L’histoire a commencé depuis l’élection de Danielle Valette au poste de présidente en novembre 2023. Les statuts d’Arles-Associations ont ensuite été changé en février 2024. La phrase « l’association s’interdit toute attache avec un parti ou une confession » disparaît. Elle est remplacée par : « Arles-Associations ne peut accepter l’adhésion de structures confessionnelles ou politiques ; elle s’interdit et interdit en son sein toute activité de cette nature ».

Face à ces refus, la LDH a fait le choix de saisir le tribunal administratif de Marseille. « Ce n’est pas une querelle ad hominem » précise Marguerite Pozzoli, présidente de la section arlésienne de la LDH. « On se bat pour un principe, pour la liberté d’expression et pour les libertés associatives ».

Le contentieux, sur le fond, est en cours d’instruction. C’est cette attaque en justice qui aurait motivé la décision d’exclusion de la LDH. Cette nouvelle lecture du fonctionnement de la
MDVA a également été utilisée à l’encontre d’autres associations. L’Angerie voulait imprimer une affiche pour la fête de la musique avec une « chorale militante » : refus d’utilisation de la reprographie. Les Amis de l’humanité, l’association de lecteurs du journal d’obédience communiste : refus d’adhérer à la Maison des associations. Cette nouvelle lecture fait débat au sein des adhérents.

Lors de l’assemblée générale du 2 décembre, plusieurs représentants d’associations ont insisté sur la distinction entre politique politicienne et partisane, au sens d’organisation politique, et politique au sens de vie de la cité, synonyme de démocratie et de liberté d’expression. Pour eux, dans sa seconde acception, les activités des associations comme la Ligue des droits de l’Homme et les Amis de l’Humanité ont leur place à la Maison des associations. « On revendique le droit au débat citoyen, le droit à la critique, c’est ce qui fait vivre la démocratie », s’exprimait alors Marguerite Pozzoli de la LDH. D’autres, au contraire, comme Pierre Velly des Amis du vieil Arles, expriment leur souhait de continuer à « faire de l’associatif et non pas de la politique » ou affirment, comme Hélène Faure de l’association des donneurs bénévoles de sang, qu' »ici nous ne faisons pas de politique ».

Danielle Valette, la nouvelle présidente, s’est montrée imprécise et dépassée, notamment pour les votes du bilan financier pour lesquels aucun documents n’avait été fourni. Elle n’a pas pu répondre non plus à la question du pourquoi il a été interdit au représentant de la Ligue de droits de l’Homme de postuler à l’élection du conseil d’administration. À cette date, l’exclusion de la LDH n’avait pas encore été prononcée. Un autre moment, devant les questions de l’assemblée, un membre du conseil d’administration a vociféré :« la ferme ! « . « C’est un peu pagnolesque » reconnaissait le comptable qui n’avait rien à voir dans l’affaire.

Il était un temps où les associations pouvaient organiser un débat sur l’extrême droite à la Maison de la vie associative. Mais plus sous la présidence de Danielle Valette. Elle assure garder la politique hors des murs de la Maison de la vie associative. À la ville, l’ancienne élue de la municipalité sous la majorité RPR de Jean-Pierre Camoin (1983 – 1995) est aujourd’hui souvent vue en présence du député RN Emmanuel Taché de la Pagerie, notamment entre les deux tours des législatives début juillet au Grand café Malarte. Durant l’assemblée générale, elle a appuyé ses remerciements au député RN pour la subvention reçue de la part du Fonds du développement de la vie associative (FDVA), subvention demandée à la Direction régionale de la jeunesse et des sports. Si le député assiste aux commissions d’attribution, il n’est cependant pas décisionnaire. Chassez le politique, il revient au galop.

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