La mairie déloge l’accueil des SDF du centre-ville pour un projet immobilier à Mistral
Pour permettre la vente du collège Frédéric Mistral au promoteur immobilier François 1er, la mairie doit assurer le relogement de tous les services public qu’il accueille. C’est la loi. L’accueil de jour du Centre communal d’action sociale va donc devoir déménager en périphérie dans une zone difficilement accessible. Un choix politique fort au détriment des plus démunis.
Bientôt, c’en est fini de l’accueil de jour en plein centre-ville. Aujourd’hui encore à l’ancien collège Frédéric Mistral, un jardin aménagé accueille une cinquantaine de personne tous les matins pour offrir un café et un croissant après une nuit souvent passée dans la rue. Dans les bureaux, les assistantes sociales essayent de démêler les situations. C’est aussi ici que ceux qui n’ont pas d’adresse sont domiciliés et peuvent venir chercher leurs courriers. Un service importantissime pour les démarches administratives nécessaires pour « s’en sortir ». Mais le projet immobilier porté par le promoteur François 1er vient tout chambouler. Il sera déménagé au 16 ter rue Gaspard Monge en zone sud. Bientôt, pour accéder au futur accueil de jour, il faudra passer un pont au-dessus de la nationale 113 et circuler dans une zone industrielle hostile aux piétons avec des passages avec des trottoirs minuscules.
16 ter rue Gaspard Monge, le prochain emplacement du CCAS.
L’accueil de jour du Centre communal d’action sociale (CCAS) était une création de la municipalité Vauzelle en 1997, puis la mandature Schiavetti l’a localisé à l’ancien collège Mistral en 2012 pour mettre cet accueil notamment dédié aux personnes sans domicile fixe au centre de la ville, au plus près de leurs lieux de vie. 40 à 50 personnes fréquentent cet espace tous les jours de la semaine. Son financement est assuré en partie par l’Etat et en complément par une subvention de la Ville. Faire sortir ce lieu d’accueil du centre-ville est un choix politique édifiant puisque d’autres solutions étaient envisagées par les services et ses agents, notamment un déménagement dans une maison désaffectée appartenant à la Mairie située à l’angle du stade Fournier. Cette option était moins éloignée du centre-ville. Mais cette option, finançable par le Département, a été refusée par la municipalité à la mi-mandat. Proposer un accueil de jour n’est pas une obligation pour les communes. En développer un qui plus est au centre-ville faisait d’Arles une ville particulière. Avec ce déménagement, si la volonté était de faire baisser sa fréquentation, le rendre inadapté aux besoins, puis le fermer ou le laisser vivoter, on ne s’y prendrait pas autrement.
Pour le projet immobilier du collège Mistral, la Croix-Rouge a déjà été relogée en zone industrielle nord et maintenant l’accueil de jour du CCAS en zone sud. Sous la municipalité Carolis, les équipements dédiés aux plus précaires auront été délogé du centre-ville.
Eric Besatti
Cette roubine, c’est à dire petit article, est publié comme d’autres, dans le trimestriel l’Arlésienne d’automne 2025. Et tout nos articles ne sont pas sur internet, alors courrez en kiosques ou sur notre boutique en ligne. Cet article est en accès libre, notre travail est financé par les dons, les abonnements et les ventes de journaux.
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