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Dossier : Jugés indésirables

Dossier : Jugés indésirables

Cet hiver, les huissiers ont débarqué sur deux terrains arlésiens comme préalable à l’expulsion de ses habitants. Comme une chasse à ceux que les pouvoirs publics considèrent comme indésirables. Des camps, des caravanes : des habitats précaires que la mairie et la sous-préfecture souhaitent éradiquer. Mais derrière, quelles solutions ? Quelle réponse à la réalité ? Et pour aller où ?

Eric Besatti et Clémentine Morot-Sir

“Force à la loi”, communiquait Carolis sur les réseaux lors de l’expulsion du camp de Roms en juin dernier. De nombreuses familles avaient été relogées en appartement mais certaines ont vu leurs caravanes détruites sans solution de relogement.

Alors des familles ont trouvé refuge au camp de l’hôpital. Un simple terrain avec l’eau et l’électricité appartenant à Jacques qui a donné son accord pour le prêter. Là encore, main dans la main, la sous-préfecture et la ville d’Arles souhaitent expulser les habitants des caravanes. Pour des questions de sécurité, d’inondation, de cadre juridique… Pour respecter le Plan local d’urbanisme qui interdit aux caravanes de stationner plus de trois mois. Faire place nette, force à la loi.

Les mêmes raisons sont invoquées pour déloger les Gorgan de leur lieu de vie, le long du Rhône après la gare. Les Gitans historiques, figure de la ville d’Arles ne seraient plus les bienvenus entre la gare et les quais d’embarquement des bateaux de croisière. Historiques mais hors-la-loi, alors à sortir de la carte postale. Cette fois-ci, c’est l’État qui directement envoie les huissiers. Pour respecter… le risque inondation et les risques sanitaires.

Entre mode de vie différent et grande précarité, les habitats en caravane n’ont pas vraiment la cote en ce moment. La nouvelle préfecture et la municipalité Carolis semblent déterminées à accélérer. Mais derrière les déclarations d’intentions qui promettent de travailler sur le relogement, dans le temps long et la dignité, quelle attitude vont-elles adopter ? Vont-elles respecter le Schéma départemental qui prévoit un terrain familial pour les Gorgan ? Les circulaires européennes qui demandent de n’expulser qu’en cas de possibilité de relogement ?

 

Sommaire du dossier :
Jugés indésirables

Lire le dossier dans le n°18 à trouver en kiosque ou dans la boutique en ligne
ou
en téléchargeant sur la version numérique de l’Arlésienne n°18 (5€).

Lire en ligne les différents articles du dossier en cliquant ci-dessous. (Articles payants)

 


Les obligations du schéma départemental d’accueil et d’habitat des ‘‘gens du voyage’’

Depuis la loi du 31 mai 1990, les communes de plus de 5000 habitants sont obligées de garantir un accès aux gens du voyage sur des aires d’accueil. Aujourd’hui, avec les évolutions réglementaires et notamment la loi Besson en 2000, les obligations sont définies au niveau départemental avec la Préfecture et mises en place au niveau des EPCI (EPCI : Établissement public de coopération intercommunale). À Arles, l’ACCM : communauté d’agglomération Arles Crau Camargue Montagnette.
À Arles, le schéma départemental avait fait obligation à la commune de réaliser son aire d’accueil dès 2002. Elle a été inaugurée en 2012. Au niveau départemental, entre 2011 et 2016, sur les 25 aires d’accueil à créer, seules trois ont été réalisées.
Le nouveau Schéma départemental 2021-2026, « oblige » la commune d’Arles à créer un « terrain locatif familial » pour six ménages et le pays d’Arles, « une aire de grand passage pour l’accueil de cent caravanes a minima », indique le document officiel. Une aire d’accueil doit être également réalisée à Saint-Martin de Crau. Celle-ci a été votée et devrait ouvrir en 2025. Mais ce schéma sera-t-il plus respecté que le dernier ? Pour l’heure, les sanctions sont inexistantes contre les collectivités qui ne remplissent pas leurs obligations.


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Catalogue

l’Arlésienne n°18 – hiver 2024