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Le contournement autoroutier sacrifierait 20 hectares agricoles à Saint-Martin

Le contournement autoroutier sacrifierait 20 hectares agricoles à Saint-Martin

Le 16 janvier se terminaient les concertations publiques dans les communes concernées par le projet du contournement autoroutier d’Arles. Ces concertations relevaient seulement de la procédure de mise en conformité du document d’urbanisme (Mecdu) de chaque collectivité. Mais à Saint-Martin-de-Crau, le dossier fait apparaître pour la première fois la construction d’une aire d’autoroute de 20 hectares. Les conclusions des avis des citoyens seront ajoutées au dossier en vue de l’enquête publique.

L’actuelle N113 passe au sud du centre-ville. Sur la commune, le projet d’autoroute prévoit un réaménagement sur place de la 2×2 voies actuelle sur les emprises existantes, entre l’échangeur Saint-Hippolyte, à l’entrée de Raphèle, et la gare de péage actuelle de Saint-Martin-de-Crau. Il prévoit également la création d’une aire de service. Dans le dossier de concertation, celle-ci est présentée comme « un éco-projet : sobriété dans la consommation de ressources, autonomie via photovoltaïque, mise en valeur paysagère / patrimoniale, innovations dans les services proposés, 50% d’espaces végétalisés… Elle est également la première « aire-quartier » en France, pleinement intégrée et ouverte sur la ville de Saint-Martin-de-Crau grâce aux accès (routiers et modes actifs) intégrés, en complément des accès pour les usagers depuis l’autoroute».

La future aire de service de 20 hectares se situe sur d’actuelles terres agricoles. Dans le Plan local d’urbanisme (PLU), c’est une zone A : « Zone comprenant les terrains qui font l’objet d’une protection particulière en raison de la valeur et du potentiel agronomique, biologique et économiques des terres agricoles ». Cette classification ne permet pas la construction de l’aire de service, car elle « condamnera de manière longue l’activité agricole sous son emprise ». Il est donc proposé de modifier le zonage à cet endroit, qui deviendrait une zone N. Alors, la construction d’une installation, « du fait de son intérêt collectif et de l’absence de meilleure alternative », serait permise.

Un contexte politique particulier

La concertation qui s’est terminée le 16 janvier a eu lieu dans un contexte houleux pour la mairie de Saint-Martin-de-Crau. Lors du conseil municipal de décembre, l’adjoint à l’urbanisme, Hervé Mistral, s’est vu retirer ses délégations. Quatorze colistiers du maire se sont désolidarisés de ce dernier pour créer un groupe indépendant. Depuis, le maire Christophe Laufray a saisi la procureure de la République pour soupçons de favoritisme et détournements d’argent public à l’encontre de membres de son équipe, dont il n’a pas révélé l’identité. De quoi s’interroger sur le bon déroulement de cette concertation publique auprès des Saint-Martinois.

Les prochaines étapes ? À Arles comme à Saint-Martin-de-Crau, un bilan des concertations sera rendu public et intégré au dossier du projet, soumis à une enquête publique préalable à la MECDU. Cette enquête publique sera concomitante de l’Enquête d’utilité publique. Si cette dernière débouche sur une Déclaration d’utilité publique (DUP), les travaux pourront commencer.

 

Clémentine Morot-Sir

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