Notes pour le conseil municipal du 18 décembre 2020
Le conseil municipal du 18 décembre se tiendra en salle des fêtes boulevard des Lices et sera retransmis sur le site de la ville à partir de 17h.
Vous connaissez maintenant la règle, chaque numéro de cet article renvoie au numéro de la délibération présentée dans le document ci-dessous.
Vous pouvez y trouver l’ordre du jour intégral et les délibérations tout entières.
Document source : 2020.12.18 Dossier du Conseil Municipal
N°2 : Les frais engagés par Monsieur le maire (tarifs hors taxes)
Cinémas Actes Sud. Jean-Paul Capitani souhaite transformer l’espace Croisière boulevard Emile Combes. Depuis 2017, avec les Rencontres, l’espace est utilisé en bar-restaurant-salle d’expo-librairie pendant l’été. Le rêve de Jean-Paul et Françoise Nyssen, les patrons d’Actes Sud, c’est de le transformer en cinéma-librairie-marché-restaurant-auberge de jeunesse. Jean-Paul Capitani a obtenu le permis de construire à la fin de la précédente mandature le 17 février dernier. Mais le projet ne plaît pas à « un administré » qui « sollicite l’annulation du permis de construire ». La mairie engage 1 500 € en « conseil juridique et assurances » auprès de maître Sylvain Pontier.
Pour info, nous avons consulté le permis n° PC 013004 19 R0107, le projet intitulé Carreau des Mourgues concerne « la restructuration de bâtiments existants et la construction de bâtiments neufs en sous-sol et au RDC (cinéma, équipements hôteliers, activités commerciales : restaurant, librairie, un marché) » pour la création d’une surface de 1 256 m². Cinq salles de cinémas sont prévues au sous-sol pour 518 places…
Espace Mistral. La mairie met à disposition de l’association Cultures du cœur, de l’Association des anciens combattants et amis de la résistance, de l’Association des anciens combattants et victimes de guerre section d’Arles des locaux jusqu’en juillet 2021 dans l’ancien collège Mistral. La nouvelle municipalité a des projets pour cet espace. Mais où en sont-ils ? La précédente majorité a fait de ce lieu une mosaïque illisible d’espaces pour associations avec un pôle social au rez-de-chaussée, avec notamment l’accueil de jour du CCAS et la Croix-rouge.
Résidence artistique. L’artiste Benjamin Carbonne, peintre autodidacte qui vit et travaille à Montpellier, a bénéficié d’une résidence payée à hauteur de 3 175€ du 18 au 28 novembre et d’un contrat de prestation auprès des écoles de la ville pour 1 401€. L’artiste a déjà été en résidence à Arles en 2010 et 2014.
Consulting pour le programme de Noël. 12 500€ engagés auprès de la société Overneed consulting de Ludovic Arnault à Nice (Kompass.com) pour la « conception et réalisation programme Noël ». Peut-être que cet argent n’a finalement pas été dépensé avec l’annulation du programme. Cette année, même si Mickey et Pat’ patrouille ont arpenté les rues, même si l’entreprise Blachère illumination (Apt 84) a installé des lumières et des pères noël sur le territoire pour 94 711 euros (marché attribué le 30 novembre), on sent bien qu’il n’y a pas eu de savoir-faire spécifique ni à forte valeur ajoutée cette année pour le programme des animations. Ou alors il faudrait expliquer pourquoi exactement.
Dès le début du conseil, ce sera peut-être l’objet d’un débat sur la politique culturelle après le choix de Patrick de Carolis de mettre fin à Drôles de Noël et le lancement d’une pétition de l’opposition pour défendre l’existence du festival créé en 2004. La CGT a sorti un tract pour défendre le festival et l’emploi qu’il créait pour les acteurs culturels du spectacle vivant, notamment pour certaines compagnies locales.
N°7 : Des caméras au lycée Pasquet
Il va falloir tirer des câbles au lycée Pasquet pour que deux caméras puissent être reliées au réseau de vidéo-protection de la ville. La délibération concerne le partenariat entre la Région, gestionnaire du lycée et la Ville.
N°10 : Changement de logique de gestion au théâtre municipal d’Arles
Oh là là, il va y avoir débat. C’est un véritable changement de logique qui va s’opérer au théâtre municipal d’Arles. Ce qu’on a compris pour l’instant, c’est que la nouvelle municipalité trouve la programmation actuelle, basée autour d’un projet sur les nouvelles écritures, trop élitiste. Dès juin 2021, le nouveau projet devra « toucher un plus large public ». La mairie souhaite également mettre le nez dans la programmation tout en économisant 200 000 €, soit un tiers de sa contribution actuelle au budget du théâtre (591 269€ en 2019 pour passer à 420 000€ en 2021 avec un retour direct de 20 000€ par an pour les locaux).
Attention c’est un peu technique. Le théâtre municipal va passer d’une délégation de service public (DSP) à une concession. Ce mode de gestion « permet d’externaliser une activité économique, une activité de service public, sans faire peser le risque financier sur le budget de la collectivité ». Ceux qui seront choisis par la nouvelle municipalité devront « équilibrer [leur] budget et se dégager du bénéfice, ou au contraire assumer une perte ». C’est plus « d’autonomie pour rechercher des partenariats financiers » publics ou privés : « mécénats, organismes professionnels ».
La mairie gardera une forme de « contrôle […] à travers différents mécanismes », notamment « la validation préalable de la programmation » ou « l’autorisation préalable à l’embauche de la directrice ou du directeur ». On prend pas de risque, mais on contrôle…
La question promet des débats idéologiques sur la vision de la culture, le parti pris de la « culture marchande », dénonce déjà l’opposition. Public, affluence, rentabilité économique, soutien à la création seront les enjeux. Le théâtre est aujourd’hui conventionné « scène d’intérêt national – art et création ». Pas de volonté de changement de ce côté. Mais en cas de changement de direction, la convention avec l’Etat doit être renouvelée. Il faut donc que le nouveau projet soit compatible avec le cahier des charges. Le prochain « contrat d’objectif » du théâtre avec l’Etat doit permettre « le conventionnement de son projet artistique autour des nouvelles écritures ». La délégation actuelle se termine le 31 juin 2021. Le nouveau contrat sera conclu pour 6 ans. Nous y reviendrons.
N°14 Le conseil des sages ou comment réinventer l’eau tiède
« L’équipe municipale envisage la création d’une instance consultative nommée le conseil des sages », annonce la délibération. On pourrait croire à une invention géniale pour dynamiser la participation des citoyens à la chose publique. On pourrait le croire si on débarquait sur le territoire. Sauf qu’à Arles, le conseil des sages est déjà en place depuis de nombreuses années. Au prochain conseil, une délibération sur l’installation de la mairie dans l’Hôtel de ville ?
Plus sérieusement, l’équipe municipale, si « attachée au principe de participation des habitants » pourrait concentrer sa créativité et ses moyens sur une autre instance de démocratie participative : le conseil citoyen. Cette instance est chargée légalement de garantir la coconstruction de la politique des quartiers prioritaires avec leurs habitants. Elle a été créée fin 2017 mais n’a jamais été prise au sérieux par la mairie ni par l’ACCM. Pour l’heure, la délibération rappelle que le conseil des sages bénéficie d’un local à « l’espace Léon Blum ». De son côté, le conseil citoyen en demande un depuis deux ans, en vain (lire Le conseil citoyen cherche sa place dans la cité).
N°19 : Sortir le chéquier du prochain budget
Le budget 2021 n’est pas encore voté, ni même présenté en conseil municipal, mais au début de l’année, des opérations vont commencer sans attendre. Réglementairement, la mairie doit faire voter en conseil les opérations d’investissement qu’elle engage pour ne pas attendre le vote du budget. On retrouve notamment une belle enveloppe pour la sécurité avec 715 000€ pour le nouvel hôtel de police municipale à côté de la Poste, 100 000€ de matériel de vidéoprotection ou encore 100 000€ de sécurisation de l’Hôtel de ville (on aura peut-être l’occasion de savoir quels équipements seront installés dans la mairie). La plus grosse dépense citée reste celle du nouveau rond-point des Minimes sur la route de Crau, qui servira d’entrée pour le parking de la tour Luma qui devrait ouvrir au printemps prochain (voir plan ci-dessous).
Et des surprises :
Après, en conseil municipal, rien n’est terminé avant les questions diverses. Et tout peut se produire n’importe quand. Le dernier en date avait duré plus de quatre heures et ne manquait pas de théâtralité. Celui-ci peut aussi l’être, mais semble moins fourni en délibérations sensibles.
Et tiens, vé, on savait pas ou le ranger. Mais à noter tout de même qu‘un appel d’offres a été lancé le 14 décembre pour la refonte du site internet de la ville. La mairie va engager entre 30 000 et 180 000 euros. Pour quels nouveaux usages ? Pour répondre à quels nouveaux besoins ? Des questions et peut-être des réponses.
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