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La croix rouge écartée du centre-ville par la mairie

La croix rouge écartée du centre-ville par la mairie

C’est une des victimes collatérales de la vente de l’ancien collège Frédéric Mistral à l’opérateur immobilier François 1er. La municipalité éjecte la Croix rouge en dehors du centre-ville, dans des locaux plus petits. Trois cents personnes fréquentent le lieu toutes les semaines. Les dirigeants de la Croix rouge sont « stressés » par la situation et laissés dans le flou sur la date de leur départ.

Avec la vente de l’ancien collège Frédéric Mistral, la mairie déloge associations et services installés depuis des années. Parmi elles, La Croix rouge qui s’est vu proposer une solution de relogement zone industrielle nord, rue Copernic, à côté de la prison. Un emplacement beaucoup moins pratique. « Les bénéficiaires viennent de tous les quartiers de la ville, la position centrale est importante pour eux. Déménager en zone nord va nous rendre inaccessibles », regrette Patrick Delplace, le président de l’antenne arlésienne de la Croix rouge. Effectivement, l’accès à l’association qui aide les Arlésiens les plus précaires va se transformer en véritable parcours du combattant.

« Je ne sais pas ce que l’on va devenir »
De plus, les locaux proposés par la mairie sont deux fois plus petits que les installations actuelles. Un local de 114 m² contre environ 300 aujourd’hui au collège Frédéric Mistral. « On a dit oui pour déménager les locaux des secouristes, mais pas pour le social », décrit Patrick Delplace. Pour augmenter la superficie, la mairie a proposé d’installer des algecos sur le terrain  « mais ça, ce n’est pas possible, on en a déjà un algeco à Mistral pour le matériel des secouristes, mais il y fait 50°C l’été. » « Je suis stressé, mais vraiment très stressé, je ne sais pas ce qu’on va devenir », s’alarme Patrick Delplace. Sur la date de départ, la dernière réunion en mairie au mois d’août a laissé dans le flou les dirigeants de la Croix rouge « ils n’ont pas su nous dire quand il faudra partir ».

Des relocalisations sous le signe de la rationalisation
En conseil municipal, le 28 septembre 2023, le maire Patrick de Carolis a précisé que sur les 35 associations présentes au collège Mistral, 12 resteront sur place. Sans pour autant faire la transparence sur les heureuses élues. Pour les exclues, « elles sont contactées, on va à nouveau les contacter. C’est un travail draconien que nous menons avec les élus pour trouver les locaux. Nous rationalisons et nous sommes quasiment maintenant arrivés à terme sur la longue liste des relocalisations. Je recevrai, nous recevrons, ce ne sera pas moi qui le ferai mais sans doute Madame de Causans ou Madame Graillon. Nous recevons les associations une par une pour dire : voilà où nous allons vous loger maintenant. Tout sera transparent et tout le monde sera accompagné ».

Le social hors du centre-ville
Depuis, les dirigeants de la Croix rouge affirment n’avoir reçu aucune nouvelle de la mairie ni de Madame de Causans, leur interlocutrice. Pourtant, avec 300 bénéficiaires par semaine, le besoin des habitants du territoire est réel. Une récente étude de l’Insee place Arles comme une des villes les plus pauvres de la région avec Marseille. La Croix rouge à Arles propose de l’aide alimentaire, des vêtements, des aides financières et de l’apprentissage.

Claire de Causans, élue déléguée à la vie associative rappelle son attachement et son grand respect à l’action de la Croix rouge. Mais elle n’a pas la même lecture de la situation. « J’ai entendu et j’ai compris que ce qui était proposé leur convenait ». « On pense que c’est une solution acceptable. J’ai l’impression après des échanges que la direction régionale de la Croix rouge de Marseille était contente de la solution ». L’élue plaide le manque d’espace en centre-ville. « Nous n’avons pas de locaux qui correspondent en terme d’espace et qui soient en état. Si j’avais un hangar plus proche du centre, tout de suite je leur donnais ». Après la réception d’un courriel, l’élue parle d’une nouvelle réunion dans les tuyaux avec la Croix rouge arlésienne et la délégation marseillaise. Sans évoquer d’alternatives.

En terme d’allocation d’espaces, les priorités de la municipalité sont ailleurs. Au lieu des 300 m² de la Croix rouge, le projet voté pour Mistral prévoit d’installer une brasserie/restaurant de 210 m² avec terrasse. Autre fonction sociale actuelle du bâtiment, l’accueil de jour des sans domiciles fixe du Centre communal d’actions sociales (CCAS). Sa relocalisation reste encore floue. Suivra t-elle la même logique ?

Eric Besatti

 

Pour réécouter l’extrait de l’émission de l’Arlésienne Radio à propos de la vente de l’ancien collège Mistral, c’est ici :

 

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