Exercice 2019 et perspectives 2020
C’est une première année avec abonnement et salariat que la Rédaction, association éditrice de l’Arlésienne, vient de boucler. Sans vraiment savoir où nous allons avec cette tentative de faire vivre un titre de presse, nous en expliquons les principaux ressorts.
A chaque fois qu’un chômeur trouve du travail, c’est une association qui perd un bénévole. Pour une rédaction, c’est encore pire, ce sont des amis qui s’envolent. A l’Arlésienne, comme ailleurs, les saisons passent et ne se ressemblent pas. La vie rassemble ou éloigne.
Un premier exercice
Effectivement, notre modèle économique hybride s’appuie sur « l’économie de la bière » invoquée lors de chaque soirée de lancement de numéro. Mais ce sont surtout les ventes solides pour chacun de nos journaux qui assure la stabilité de notre budget : 171 abonnés et 1 300 exemplaires à 5 euros vendus en moyenne, notamment à la Maison de la presse du boulevard des Lices. Il ne faut pas non plus oublier l’apport d’une ligne de produits dérivés efficaces vendus sur la boutique en ligne ou dans des points de vente éphémères en ville. Au bout du compte, le journal a réalisé 38 338,07 euros de chiffre d’affaires en 2019. Le tout sans subvention aucune, ni publicité. C’est pour cette raison que nous pouvons parler d’indépendance éditoriale, parce que nous avons aucun lien avec les collectivités. Au passage, même si nous pourrions économiser 30% des frais par choix, le journal est imprimé en France. Pour nos dérivés, nos tasses sont fabriqués artisanalement à Arles et pour les textiles, nous avons des pistes pour des tee-shirt fabriqués en France.
2019 était notre première année « pleine » avec une fréquence quasi trimestrielle de parution (4 trimestriels, 2 hors-séries »l’Arlésienne Sauvage », 4 »le Bulletin » imprimé ou électronique, 2 émissions radios, l’agenda démocratique depuis septembre sur notre facebook). Avec ces activités et une trésorerie héritée des exercices précédents et des dons du journal associatif le Gai savoir, cette année, le journal a pu rémunérer des journalistes pour leur travail. L’association a supporté un salarié »permanent », mensualisé à 75,94 % du Smic sur dix mois de l’année. Cinq pigistes ont également travaillé pour un volume de 900 euros net par numéro produit. Sur le plan du travail rémunéré, ce n’est qu’un début.
Pour compléter la force de travail, il faut ajouter les nombreuses signatures bénévoles. Au total, une quinzaine de personnes ont signé dans le journal en 2019. Avec les coups de mains pour les soirées, la distribution ou partager un verre, c’est un groupe d’une vingtaine de personnes qui fait vivre le projet. Qu’on se le dise, la Rédaction, association éditrice du journal, ne pourrait pas vivre sans bénévolat.
A la recherche du local parfait
Pour se permettre de payer les journalistes, il faut toujours jongler avec les bons plans. Pour le local par exemple. Fin septembre, on a pu sortir des garages et des caves grâce à la faveur de la fin des expositions estivales à la fondation Manuel Ortiz Rivera. Dans l’ancien Hôtel Blain, rue de la Calade, pour un loyer de 150 euros par mois, un local trois pièces, cuisine, toilettes, eau, électricité, internet tout compris. Qui fait mieux ? Notre bail se termine le 25 mars. On cherche un local dans les mêmes prix, même un peu plus petit ce n’est pas grave. Ou un rez-de-chaussée avec terrasse et/ou vitrine pour l’été. Et plus si affinité. On va trouver.
Abonnement
Une certitude, on va continuer à éditer des journaux, on va sortir quelque chose autour des municipales, mais on ne sait pas quand ni dans quel format. On va essayer de produire de l’analyse. Alors pour ça, abonnez-vous pour 15 euros aux prochains numéros ou pour 20 euros si vous n’avez pas encore le numéro 8, sorti le 31 janvier 2020 ! Vous recevrez vos Arlésiennes jusqu’au montant cumulé de 15 euros (inclus les hors-série ou autre publication imprévue, un trimestriel valant 5 euros).
Les abonnements et surtout les dons qui les accompagnent ont représenté en 2019 un apport de 4 700 euros, 12 % du budget total, dont 2 700 de dons ! Qu’en sera-t-il en 2020 ?
Perspectives
On verra bien ce qui arrivera. Et on vous l’écrira.
Nos ventes sont une belle part de notre chiffre d’affaires, mais ça ne suffit pas. Sans financement des collectivités territoriales, sans publicité, l’Arlésienne a besoin de vous. Pour l’existence du journal : les dons sont essentiels. Et pour avoir de la visibilité et prévoir nos enquêtes en fonction des moyens disponibles, le don mensuel, fidèle et ancré, reste la panacée de l’Hauture, la quintessence de la Camargue, le cœur de l’artichaut.