La prépa du conseil municipal du 24 novembre 2023
Il faudra être attentif lors de ce conseil municipal. Ces dernières semaines, certains conseillers municipaux de la majorité auraient menacé de démissionner pour montrer leur désaccord avec le maire sur le choix du gestionnaire des arènes. La délibération actant le choix passera au début du conseil. La municipalité n’est pas non plus à l’abri de voir le Collectif Barriol en colère s’inviter avec des pancartes en séance. Sans oublier que les fossoyeurs municipaux sont toujours en grève pour demander le respect de leurs conditions de travail.
FICHE TECHNIQUE
. Lieu et date : vendredi 24 novembre, 17h salle des fêtes d’Arles boulevard des Lices, ouvert au public et retransmis en direct sur le site internet de la ville.
. Ordre du jour : 57 points à faire passer devant les élus, c’était 24 lors du dernier conseil municipal (dont voici le procès verbal). Un conseil chargé.
. Contexte : Après un conseil municipal de rentrée plutôt calme (nos analyses dans l’émission de radio « De retour des conseils »), Barriol en colère et les fossoyeurs en grève vont certainement servir de contexte à l’opposition pour critiquer le fonctionnement de la municipalité Carolis.
. Les gros dossiers : Le choix du gestionnaire des arènes, une statue sur le rond-point de Lamartine.
. À surveiller : L’annonce d’une consultation pendant les fêtes pour le contournement autoroutier.
. Les documents :
Le dossier des délibérations
Les projets Cœur de ville
La note explicative du choix du gestionnaire des arènes
Le contrat de l’œuvre d’art à 500 000 euros pour le rond-point de la place Lamartine; Collectionneur Théodore Schneider et artiste Bernar Venet
L’ ORDRE DU JOUR
(source ville d’Arles) et le document des délibérations.
Notre sélection des points qui vont être abordés.
Les travaux de cœur de ville pour 2024
Délibération n°2 page 7 du doc.
Cœur de ville, vous savez, l’aide qui vient de l’État pour aider les villes moyennes à se faire belles. Arles avait été sélectionnée en 2018 pour intégrer le programme. Pour l’instant 61% des 24 millions ont été engagés depuis le commencement et « le déploiement des projets se poursuivra jusqu’en 2026 ». Au total, Cœur de ville à Arles concerne initialement 44 »projets ». Mais surprise ! Grâce à une rallonge de l’Etat, les 222 villes lauréates peuvent déposer des nouveaux projets. Cet avenant proposé au vote promet d’intégrer dix nouvelles actions.
Les dix nouveaux projets sont donc :
Axe 2 : Favoriser un développement économique et commercial équilibré
– Etude de faisabilité pour la création d’une foncière commerciale
– Recrutement d’un manager de Centre-Ville
Axe 3 : Développer l’accessibilité, la mobilité et les connexions
– Quartier Gare – Aménagement du Pôle d’Echange Multimodal
– Quartier Gare – Aménagement de la Halte Fluviale
– Plan vélo – Réalisation des linéaires prioritaires
– Requalification de l’entrée Nord de la Ville (Avenues Stalingrad et Libération)
– Requalification de l’entrée Sud de la Ville (Zone Fourchon / Lyautey)
Axe 5 : Fournir l’accès aux équipements et aux services publics
– Rénovation du complexe sportif Fournier
– Rénovation de la Bourse du Travail
Pour les passionnés, les annexes de 119 pages permettront de répondre à toutes les questions sur les futurs travaux que la collectivité souhaite engager.
p. 76 La fiche d’action sur le réaménagement de la gare.
p. 77 L’aménagement d’une halte fluviale.
p. 80 Les priorités du plan vélo
p. 106 Rénovation du complexe fournier pour la pratique du rugby
p. 107 Destruction de l’office de tourisme et déménagement à la Bourse du travail
Délégation de la gestion des arènes
Délibération n°4 et 5, p.11 et p.19
C’est un point d’achoppement entre le maire et certains de ses élus : le choix du gestionnaire des arènes pour la période 2023-2026. Et c’est la société Ludi (Lola et Jean-Baptiste Jalabert) qui va être reconduite. Le choix de l’expérience pour nos arènes de première catégorie, au niveau de celles de Madrid par exemple. En face il y avait la candidature de LDS concept (lire l’article de La Provence). En annexes, la note explicative de ce choix. LDS concept était notamment porté par Joachim Cadenas, Julien Miletto, Joselito Miralles, Paquito Leal, Frédéric Bon et Pierre-Henry Callet.
Cette attribution pourrait être contestée devant les tribunaux. Affaire à suivre.
Œuvre contemporaine monumentale pour le rond point de Lamartine : on en prend pour 10 ans
Délibération n°9, p.26
Et paf, en avril mai 2024, des lamelles de fer de 2,5 tonnes devraient être installées sur le rond point Lamartine. L’histoire ne dit pas encore de quel chapeau, de quel réseau sort cette idée. Toujours est-il qu’un collectionneur Suisse (Théodore Schneider) souhaite placer une œuvre qu’il a achetée très cher (500 000 euros) de Bernar Venet, un artiste plasticien français de 82 ans. Et il veut le faire à Arles. Et le maire trouve que c’est une bonne idée. Mohammed Rafaï avait déjà tendu un avis négatif de l’Architecte des bâtiments de France en conseil municipal le 6 juillet dernier. Mais visiblement, la délibération dit que tout va bien pour les services de l’Etat.
Petite précision que contient la délibération, que l’assurance sera à la charge de la Ville. Sans pour autant préciser le prix.
Dans le contrat disponible en annexe, les frais et dangers encourus par la commune s’entassent : il faudra construire un socle, « la commune d’Arles s’engage à entretenir l’œuvre, à ses frais, en respectant les instructions particulières… » « en cas de survenance d’un sinistre », la commune devra aviser le collectionneur et l’artiste »sans délais » puis »procéder sans tarder aux diligences de remise en état nécessaires à ses frais, assumer l’ensemble des frais directs et indirects encourus ».
Plus, dans le contrat, la commune « s’engage à définir un dispositif de sécurité adapté autour de l’œuvre, tel qu’une vidéo-surveillance et des itinéraires piétons, des chaines disposées autour, des panneaux d’avertissement interdisant de grimper sur l’œuvre.
Bref, combien va nous coûter cette œuvre gracieusement prêtée. A quelle logique correspond son installation ?
Autres annexes :
. L’étude de la Direction régionale des affaires culturelles sur la place Lamartine.
. Notice technique pour l’entretien de l’oeuvre
Des goodies pour la prochaine féria d’Arles
Délibération n°30, p.120
En terme de développement durable, c’est un scandale. Fabriquer des objets et textiles bon marché, qui viennent de l’autre bout du monde, ce n’est ni malin, ni intelligent. C’est même un peu dépassé. Ok, ça peut « renforcer la notoriété et l’identité festive » de la ville. Mais il y avait mieux à faire. On aurait pu développer une filière textile avec du recyclage par exemple pour faire des bobs, tee-shirts, polos. Les déchets textiles, c’est pas ce qui manque dans le monde et dans la région… Même si ce sera dur de résister au bob féria d’Arles. Le combat entre le désir et la volonté continue. Rendez-vous à la féria prochaine.
La présentation qui explique les prochaines phases du projet.
Contournement autoroutier, une concertation préalable pendant les fêtes
Délibération n°43, p.168
Une concertation entre le foie gras et la frangipane, qui s’imposerait une telle indigestion ? Beh la Ville d’Arles visiblement. Pour la mise en conformité du Plan local d’urbanisme aux besoins du contournement autoroutier, une concertation est obligatoire. Et réalisée au rabais par la mairie d’Arles, il faudra se déplacer à la Direction de développement territorial, soit au pôle service public rue Parmentier pour consulter le dossier de concertation. Pour donner son avis, un registre in situ, une adresse électronique dédiée et une adresse physique seront mis en place. Et pour savoir que la concertation existe : le site internet de la ville et la page facebook ! Tout simplement.
Des gros travaux sur les quais
Délibération n°44, p.171
La Ville a réservé 400 000 euros pour refaire une beauté aux quais, côté urbain, pas côté fleuve. Voilà.
Compte-rendu de gestion
Point n°57, p.218
23-608: 14 880€ pour l’agence de « design en communication » Canopée, pour la création de l’identité visuelle des supports de communication des monuments arlésiens.
23-614 : Le 21 septembre le maire a décidé de ne pas reconduire la convention d’occupation de la Bourse du travail par la CGT, « afin de réétudier les modalités d’accueil ». Affaire à suivre…
23-624 : Le 22 septembre, la mairie se constitue partie civile dans le cadre d’une procédure d’infraction d’urbanisme… Serait-ce lié à l’affaire d’un certain Patrick Chauvin, ancien premier adjoint de la ville ?
De 23-631 à 23-635 et 23-676: Six désignations d’avocat dans le cadre de « contentieux de personnel », pour un coût total d’au moins 15 459 €. Ça veut dire quoi ???
23-644 : Encore des frais d’avocat : 4 209€ pour la désignation d’un cabinet d’avocat dans un procédure d’assignation en référé pour occupation illicite d’un local municipal. Pas de pitié pour les squatteurs. Et c’était où exactement ?
23-646 : 5000€ de recettes pour un évènement privé aux arènes, le 16 juin 2023. C’était quoi ?
23-661 : La mairie a dû rembourser 4 549,84€ à l’entreprise Tu Nous Za Pas Vus pour des travaux urgents à Léon Blum.
Nos ventes sont une belle part de notre chiffre d’affaires, mais ça ne suffit pas. Sans financement des collectivités territoriales, sans publicité, l’Arlésienne a besoin de vous. Pour l’existence du journal : les dons sont essentiels. Et pour avoir de la visibilité et prévoir nos enquêtes en fonction des moyens disponibles, le don mensuel, fidèle et ancré, reste la panacée de l’Hauture, la quintessence de la Camargue, le cœur de l’artichaut.