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Malgré la grève, La Provence en baisse drastique d’effectif

Malgré la grève, La Provence en baisse drastique d’effectif

La Provence sort de 4 jours de grève. Les éditions manquaient au café des comptoirs arlésiens entre vendredi 17 et lundi 20 novembre. La direction voulait supprimer 30 postes de journalistes au 1er janvier 2024 en ne renouvelant pas des CDD. Pour les 10 éditions de La Provence, ils sont actuellement 184 à labourer le territoire, dont 60 CDD. La grève, hyper suivie chez les journalistes et les rotativistes a juste permis de gagner du temps. Les 30 postes seront supprimés courant 2024. Mais d’abord, pour faire durer le suspense, la direction a promis une enquête de lectorat pour choisir dans quels services les postes seront supprimés. Pardon. Où les moyens vont être redéployés. C’est selon le sens de lecture. Tout de même, avant de se remettre au travail, les grévistes ont obtenu des augmentations de salaire et la CDisation de 27 CDD sur les 60 actuels.

De 210 à 150, de 10 à 6 pour la Provence Arles
Depuis le rachat de La Provence par Rodolphe Saadé, l’armateur CMA CGM,  la coupe est franche dans les effectifs de journalistes. À l’été 2022, avant le rachat, ils étaient 174 journalistes en CDI avec une quarantaine de CDD. Donc sous l’ère Saadé, La Provence va passer d’environ 210 journalistes à 150 soit environ 30% des effectifs en moins. À Arles, en janvier 2023, ils étaient dix journalistes rédacteurs. En 2024, les perspectives promettent seulement six postes. Une perte nette en couverture de sujets, en connaissance du territoire. Le projet de la direction était de passer de 7 à 4 pages quotidiennes en janvier. Les journalistes se sont aussi battus pour ça. Là encore la direction temporise et dit attendre les résultats de l’enquête de lectorat.

Moins de journalistes sur un territoire, ce n’est jamais une bonne nouvelle pour la démocratie. Le travail de fourmis de la presse quotidienne régionale est irremplaçable, monumental en terme de témoignage de l’histoire qui s’écrit en direct. L’agence d’Arles était jusqu’alors une agence forte, qui envoyait des journalistes aux conseils municipaux de Saint-Rémy-de-Provence, aux Saintes, à Saint-Martin. Par manque d’effectif ce n’est déjà plus le cas aujourd’hui.

Rodolphe Saadé, le propriétaire ami de Macron avait pourtant promis à son arrivée de ne supprimer aucun poste. La justification de la saignée salariale réside dans la perte d’exploitation de 9 millions d’euros prévue pour 2023. Rappelons que le groupe CMA CGM a réalisé 23 milliards de bénéfices en 2022. Le patron est visiblement plus enclin à investir en communication sur les maillots de l’OM que dans l’information locale. Question de priorité.

Eric Besatti

 

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