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Sur la route du projet de contournement autoroutier d’Arles

Sur la route du projet de contournement autoroutier d’Arles

Il y a les super informés, les plus ou moins positionnés et celles et ceux qui n’ont pas pris la mesure des conséquences sur leur environnement de vie, de travail. Fin septembre, de la Draille Marseillaise à la tête de Camargue en passant par le Plan du Bourg, nous avons pris la route au sud d’Arles à la rencontre des riverains qui seront les plus impactés par le contournement autoroutier. S’il vient à se réaliser un jour.

Textes : Pierre Isnard-Dupuy
Photos : Marie-Océane Dubois et Eric Besatti

 

 

1 – David Laforest, cultivateur et éleveuR

« DANS 40 ANS NOS ENFANTS Recommenceront »

 

Sur le chemin étroit du mas du Châteaufort qui longe la route nationale 113, il faut slalomer pour éviter les nids de poule. Il n’y a bien que les riverains pour rouler à une allure relativement soutenue… « On a l’habitude », s’amuse David Laforest lorsqu’on lui fait remarquer. Entre la villa et les hangars de l’agriculteur, l’odeur de foin récemment coupé est prégnante ; le bruit de la circulation, omniprésent. David cultive le foin de Crau, il a aussi un troupeau de 20 vaches Aubrac. Le tout en bio. Il vend la viande en circuit-court.

C’est là, au niveau de Balarin, que la Direction régionale de l’environnement, l’aménagement et du logement (Dreal) envisage l’implantation de l’échangeur. C’est là que le contournement débuterait, au Sud d’Arles. Les champs de David Laforest vont être coupés en deux. L’agriculteur estime une perte de trois hectares. Pas de quoi mettre en péril son exploitation de 150 hectares, mais de quoi poser de sérieux désagréments. Le chemin de la Pointe de Sayard sur lequel il habite deviendrait un cul-de-sac. Alors pour irriguer ses parcelles à 400 m de chez lui, David devra faire un détour de plusieurs kilomètres. « Je ne pense pas que l’Etat va payer le carburant que je vais utiliser pendant  20 ans », dit-il, un brin amer.

Le cultivateur de foin de Crau s’interroge sur l’impact de la future autoroute sur l’irrigation. La continuité des multiples roubines sera-t-elle conservée ? Et si l’eau, détournée de la Durance, ne passe plus de l’autre côté de l’autoroute, c’est le paysage de cette Crau verte qui pourrait être menacé. « Il n’y a que 40 cm de terre et dessous, c’est les cailloux, c’est du coussoul de Crau », dit-il en montrant un champ de foin où se sont posées des dizaines d’aigrettes blanches.

« C’est sûr qu’il faut faire quelque chose, reconnaît David. Tout l’été ça a bouchonné sur la 113 jusqu’à Saint-Martin-de-Crau. Mais de là à détruire 13 kilomètres de nature… C’est basé sur un projet dépassé, d’il y a 25 ans. » Avec ses voisins du quartier de la Draille Marseillaise, ils défendent l’élargissement de la 113 et une traversée du Rhône par un tunnel. Un point de vue mis en avant par l’association Arles Camargue nature environnement (Acen). Pour David, la solution présentée par la Dreal ne ferait que déplacer le problème : « Ma crainte, c’est que toutes les terres entre la 113 et le contournement soient déclassées et urbanisées. Et dans 40 ans, nos gamins recommenceront à construire un nouveau contournement parce qu’il y aura trop de bruit et de pollution à proximité de celui existant. »

 

2 – Denis Fermet, producteur de foin de Crau

« Qu’ils le fassent ou qu’ils ne le fassent pas, il faut que ça se décide »

« Ces terres étaient à mes grands-parents, j’y ai passé toute mon enfance et j’y travaille. » Denis Fermet peine à cacher son émotion, trahie par de légers trémolos dans la voix. Il ne veut pas apparaître en photo. « Ça fait 25 ans que ça me gonfle ce projet d’autoroute. Qu’ils le fassent ou qu’ils ne le fassent pas, maintenant, il faut que ça se décide », s’agace ce producteur de foin de Crau, voisin de David Laforest. Il exploite 40 hectares, la moitié dont il est propriétaire, le reste en location. La bretelle de l’échangeur écraserait ses deux hangars qui abritent le foin et de vieux tracteurs John Deere. Le mas serait épargné mais frôlé par l’autoroute.

Denis se contente de peu. « Je suis heureux, je fais mon foin et l’hiver on est tranquille. » À 62 ans, il aimerait prendre sa retraite prochainement, mais « préfère tenir jusqu’à ce que l’autoroute se fasse pour être indemnisé. Notre quartier va être salopé alors je préfère ramasser ce que je peux », affirme-t-il sans ambages. Puis, une fois son activité stoppée, il envisage de céder des terres à ses collègues lésés par l’autoroute.

Sur le fond, celui qui est aussi adhérent de l’Acen ne trouve pas que ce contournement soit une solution. « Tout le trafic qui vient du Nord, de Tarascon, va continuer de passer par la rocade 113. Ça ne changera rien. » Il préférerait un tracé nord avec la création d’un pont sur le Rhône qui pourrait aussi servir à délester du trafic sur Avignon. Las, il ne voit pas une potentielle occupation de type Zad pour bloquer les travaux d’un bon œil. « Les fous furieux de la place du Forum se voient faire des cabanes dans les arbres, mais il n’y a pas assez d’arbres ici », tance-t-il.

 

3 – Docteur Hélène Masseiglia, mas de Gués

« Une étude a conclu qu’il fallait préserver les mas de la Crau »

« D’habitude, je n’ouvre à personne », prévient le docteur Hélène Masseiglia après avoir ouvert à l’équipe de L’Arlésienne qui se pointe à l’improviste. Le mas de Gués où elle habite est caché du chemin de la Draille Marseillaise par une haie et un lourd portail en fer. Médecin de ville à Arles pendant des décennies, madame Masseiglia insiste pour qu’on l’appelle docteur. La désormais octogénaire vit sa retraite ici, dans ce mas du XVIIIe siècle, « dans la famille depuis longtemps ».

Fière de son mas, elle improvise un tour des lieux pour ses visiteurs du soir : de la cuisine aménagée dans l’ancienne cuve à vin, à la dépendance qu’elle appelle « le cabanon de la bergère ». « Ça ferait une salle de conférence et de concert formidable », lance-t-elle en montrant l’immense grange depuis le jardin tiré à quatre épingles.

« Ça fait 20 ans qu’ils nous emmerdent avec leur autoroute ! Ils n’ont qu’à aménager la voie rapide. Elle avait été prévue pour être élargie », ne décolère-t-elle pas. Le docteur Masseiglia nous invite à consulter le dossier qu’elle a patiemment constitué. Elle présente les articles de presse et les documents des services de l’État. « Ça, c’est important, dit-elle en exhibant une chemise. En 2004, des personnes de la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) sont venues nous voir. Elles ont fait une étude sur les mas de la Crau qui a conclu qu’il fallait les préserver. » Ce qui a orienté de fait le choix du tracé pour le contournement afin de ne pas détruire ces mas d’intérêt patrimonial.

Le tracé en question passe tout près du portail d’Hélène Masseiglia et croque un morceau d’un de ses prés. Elle fait exploiter son domaine pour produire du foin de Crau. « Il n’y a pas de fermier, c’est moi la patronne », précise-t-elle. La docteure se demande comment les camions de foin vont manœuvrer pour sortir de chez elle, avec une autoroute sur remblais au coin de son portail, même si un passage est prévu dessous pour la continuité du chemin de la Draille Marseillaise. « Un camion de foin de 20 tonnes c’est haut, comment il fera pour passer ? »

« À propos du bruit de l’autoroute, quelqu’un de la Dreal m’a dit : « C’est au Nord, vous n’avez pas de fenêtre de ce côté de votre mas « ». Hélène Masseiglia compte les fenêtres de la façade Nord : « J’en ai neuf. Je leur ai demandé s’ils connaissaient la Draille Marseillaise. Ils m’ont répondu : « On n’est jamais venu ». C’est sérieux, ça ? C’est quand même pas normal que personne ne soit venu nous voir. »

 

4 – Magali de Cruz, habitante du chemin de la Draille Marseillaise

 » Pourquoi déplacer le problème ? « 

« On va se faire enlever un morceau de notre terrain et on va être obligé d’acheter du foin », soupire Magali de Cruz en nous faisant visiter le rectangle de terrain où paissent paisiblement ses trois chevaux. Le contournement devrait empiéter sur le fond du pré et passer en plein milieu d’un bois de quatre hectares attenants.

« Il y a beaucoup d’oiseaux ici. L’été on se croirait en Amazonie », dit l’adhérente de l’Acen en nous invitant à poursuivre l’exploration de son terrain. Sous le dense couvert feuillu, quelques oiseaux donnent un récital. « Ici, on trouve notamment des huppes fasciées et des pigeons ramiers », décrit Jacques, le mari de Magali qui a rattrapé la visite en cours. « Cet endroit sert d’abri aux oiseaux, qui en trouvent peu aux environs », poursuit-il. Il y a une quinzaine d’années, Magali, Jacques et deux autres voisins également propriétaires d’une partie du bois, ont décidé de ne plus l’entretenir pour laisser la nature y faire son œuvre. Des scientifiques de la Tour du Valat doivent venir y faire un diagnostic de la biodiversité.

Le mas des Cruz se situe au bord du chemin de la Draille Marseillaise. Jacques est plombier, Magali conjointe aidant de l’activité de son mari. Ce dernier s’inquiète des risques d’inondation qui pourraient être aggravés du fait de l’emprise de l’autoroute. « Ce ne sont que des zones humides ici. Quand il pleut beaucoup, il n’est pas rare que l’eau remonte du sol », explique-t-il. « Je comprends ce que vivent les gens qui habitent au bord de la 113. Et je suis d’accord pour dire qu’il faut faire quelque chose. Mais pourquoi déplacer le problème ?, interroge Magali. Ici, nous allons vivre dans les mêmes conditions qu’eux. Pourquoi ne pas couvrir la 113 là où elle traverse la ville ? »

 

5 – Charlotte Angé, habitante Au mas du Barret

 » Si on enlevait les camions pour les mettre sur la voie ferrée « 

« On ne comprend pas pourquoi on n’est pas informé. Pourquoi c’est à nous d’appeler, de nous déplacer, alors que c’est nous que l’on vient déranger », interroge Charlotte Angé. La partie la plus proche de la route de Port-Saint-Louis du mas du Barret où elle habite devrait être rasée. L’habitation qu’elle occupe serait conservée, au bord de l’autoroute. Elle ne souhaite pas être prise en photo.

Charlotte est dans l’incertitude. « J’ai une petite retraite de 700 euros. J’ai une chambre d’hôtes en complément. Est-ce que j’aurai toujours autant de clients à cause de l’autoroute ? », s’interroge celle qui a arrêté sa carrière de prof de tennis au 1er septembre. « On ne sait pas si on sera bien indemnisé. On ne sait rien », soupire-t-elle. Charlotte reconnaît que la 113 est dangereuse surtout au niveau de la voie d’insertion de la Roquette, mais aimerait voir d’autres solutions se dessiner. « Et si on enlevait les camions pour les mettre sur la voie ferrée ? »

 

6 – Patrick Mercadal, producteur de pommes au mas des Platanes

 » Ne pas considérer ce projet comme acquis « 

« On n’est sûr de rien aujourd’hui. On parle de ce contournement depuis 1995. À mon sens, on est encore en phase d’étude », entame Patrick Mercadal, cultivateur de pommes bio au mas des Platanes sur le chemin du Plan du Bourg. Le tracé prévu par la Dreal jouxte ses pommiers, sans consommer de terre agricole sur ses parcelles. Patrick s’interroge sur la pertinence de ce projet. « Il ne faut pas prendre pour acquis quelque chose qui ne l’est pas, réglementairement parlant », rappelle-t-il attablé devant sa maison. Puis il lance, « je suis un peu agacé que l’on nous vende le truc comme tout fait mais les réponses ne vont pas être simples… Et les associations vont sûrement déposer des recours. »

Se gardant bien d’inscrire les réponses dans le marbre, il questionne : « Est-ce que notre bien-être vaut moins que celui des habitants de la Roquette ? Est-ce que le bien-être des habitants de la Roquette vaut mieux que celui des habitants de Barriol qui vont se retrouver entre les deux routes ? » À propos de Barriol, « Ce quartier est déjà plein de problèmes et on va carrément l’enclaver, parce que la requalification de la 113, ce ne sera pas non-plus un jardin public. » Dernière question, « Est-ce que les habitants de la Roquette sont certains qu’ils auront moins de nuisances ? »

Sur son exploitation, la proximité de l’autoroute pourrait favoriser le prolifération d’un papillon de nuit nuisible, le carpocapse. « C’est le papillon qui pond son ver dans la pomme et qui est susceptible de faire de gros dégâts dans les vergers. Il s’accouple en présence d’une source lumineuse, comme les phares des véhicules. Malheureusement on aura la mesure des dégâts qu’a posteriori. » A l’avenir il pourrait également subir un désavantage compétitif, des clients préférant peut-être une production éloignée d’un grand axe et de la pollution atmosphérique associée.

Patrick reconnaît que l’on ne peut pas se contenter d’un statu quo par rapport à la 113. « Je voyage, mes pommes voyagent, mais il serait temps de se décider à prendre le taureau par les cornes pour changer nos moyens de transport, assène-t-il. Aujourd’hui on a l’air de vouloir faire au plus court, au moins cher. »

 

7 – Patrick Michel, domaine viticole du mas de Valériole

 » Il faut que ça se fasse d’une manière ou d’une autre « 

« Moi, je l’appelle l’Arlésienne.» Patrick Michel se souvient que déjà, en 1995, des ingénieurs étaient venus faire des sondages dans le sol, « pour étudier la future implantation d’un pont sur le Rhône », pour y faire passer l’autoroute. Entre Barriol et le fleuve, le président du syndicat des vignerons d’Arles travaille en bio les 17 hectares de vignes du domaine Saint-Vincent. Son exploitation familiale du mas de Valériole s’étend en tout sur 300 hectares en grande partie en Camargue, avec d’autres types de culture.

Pour lui, le contournement c’est aussi « le chaînon manquant entre l’Espagne et l’Italie » et il ne serait pas opposé à ce que l’infrastructure s’installe auprès des ses vignes. « Quand je vois le bastringue de la circulation sur la 113… Il faut que ça se fasse d’une manière ou d’une autre : en haut, en bas, à droite ou à gauche. Bien sûr que si ça passe par chez moi ça fait des emmerdes, mais si ça passe ailleurs c’est un autre qui sera emmerdé. On doit d’abord penser à l’intérêt du reste de la population », expose-t-il.

La future route serait construite sur une partie des vignes de Patrick. Il estime la perte de surface de cinq à six hectares, ce qui représenterait une perte de production de 50 000 bouteilles. « Il faut gérer le futur. Préparer des plantations en remplacement. J’ai de la chance d’avoir suffisamment de superficie pour replanter ailleurs », dit-il. Mais pour anticiper, Patrick a besoin d’être fixé sur l’échéance à venir concernant l’expropriation de son terrain. Pour atténuer les nuisances, il a même proposé aux agents de la Dreal de laisser plus de terrain pour pouvoir planter des arbres le long de l’autoroute. « Le bois va stocker le gaz carbonique et atténuer la pollution et le bruit. »

 

8 – Stéphan Charmasson, arboriculteur au mas d’Aussan

 » Oui à un contournement le mieux disant « 

« Avec les vents dominants, mon exploitation sera soumise à la pollution. » Stéphan Charmasson défend le contournement, mais pas ce tracé-là en priorité. L’arboriculteur, en biodynamie depuis 15 ans, s’est aussi frotté à la politique aux dernières élections départementales en juin 2021. Sans succès.

Depuis son mas Daussan, situé non loin de la berge du Rhône sur la route de Salin-de-Giraud, il nous emmène voir des parcelles de pommiers, figuiers et pistachiers. Il y fait aussi un essai de pacaniers, l’arbre qui produit la noix de pécan. Si l’autoroute voit le jour, ce sera au détriment de ses pistachiers. Depuis le terrain de Stéphan, on voit et on entend la circulation sur la 113 juste avant le péage d’Eyminy. Dans la direction opposée, la vue donne sur la maison de Paul Guidi et le silo de la rizerie Sud céréales. L’exploitation de Stéphan s’étend sur 80 hectares et fait travailler 60 personnes. Les productions sont écoulées en vente directe et en circuit-court.

« C’est pas terrible une cicatrice comme ça à l’entrée de la Camargue, commente l’agriculteur. On a des technologies qui nous permettent d’autres solutions qu’un viaduc en tête de Camargue. Mais vaut mieux ce contournement-là plutôt que ne rien faire. Ce serait égoïste », concède-t-il. Même s’il défend « un contournement le mieux disant », qui pourrait par exemple se faire par un tunnel sous le Rhône. Il projette de « d’abord répondre à l’urgence des Arlésiens, gérer l’existant. La plateforme logistique de Saint-Marin, il faut bien faire avec. Mais ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas continuer à travailler sur le développement du ferroviaire, du fluvial et des transports publics. »

 

 » J’aimerais ne plus être là quand ça va arriver « 

9 – Paul Guidi, retraité au mas des Hirondelles, route des Saintes

« À 87 ans, je ne suis pas pas content .» La maison de Paul Guidi devrait être détruite pour laisser la place à l’autoroute. Le retraité ne souhaite pas être pris en photo. « J’aimerais ne plus être là quand ça va arriver », dit-il en montrant le jardin de son mas des Hirondelles, situé à côté de la rizerie Sud céréales. D’imposants figuiers sont estimés à 50 ans d’âge par son fils Patrick, venu visiter ses parents. Tous deux travaillaient aux papeteries Étienne.

« Ce n’est pas n’importe quelle maison, elle a été construite en 1870. Les murs en pierre de Beaucaire font 50 centimètres d’épaisseur. C’est un paradis, ici », affirme-t-il. Et lorsqu’on lui fait remarquer la circulation bruyante de la route des Saintes qui passe au ras, il répond : « On a le double vitrage, on n’entend rien. Et puis on n’a pas de voisins, on peut faire la fête. On en a fait pas mal ! Comme des mariages. »

Paul regrette d’avoir peu d’information et surtout « que personne ne vienne [les] voir ». Patrick explique que c’est sa femme, qui travaille à la mairie, qui leur a rapporté que la maison était menacée. Au fil de la discussion, Paul dit finalement être « bien content qu’ils le fassent [le contournement]. C’est bien parce qu’il y a des accidents sur la voie rapide. C’est bien pour les jeunes, ça leur fera moins de circulation. Moi je ne le verrai peut-être pas .»

 

INFO CALENDRIER
Un contournement routier encore loin de voir le jour

L’idée d’un contournement autoroutier d’Arles n’est pas neuve. En 2005, les services de l’État ont privilégié un tracé sud plutôt que nord, appelé « Sud Vigueirat » car longeant le canal du même nom. Des années 1990 à 2010, le projet a été plusieurs fois suspendu, notamment en raison des risques liés aux inondations. Il est ressorti des cartons en 2018 par décision du ministère, qui a commandé au passage des études préalables supplémentaires. Il ne devrait pas être mis en service avant 2028 au plus tôt.

Selon la Dreal Paca (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), en charge du projet, il est prévu « trois sections d’aménagement distinctes ». Soit :
« Un tracé neuf de 13 kilomètres à 2×2 voies, entre la barrière de péage d’Eyminy et Balarin », le fameux contournement.
« Un élargissement à 2×3 voies, sur 3 kilomètres entre Balarin et Saint-Hippolyte .»
Un réaménagement de la RN 113 « sur 10 kilomètres, entre Saint-Hippolyte et la barrière de péage de Saint-Martin-de-Crau », qui reste à 2×2 voies.

Une concertation publique a été menée entre le 2 décembre 2020 et le 31 janvier 2021. La Dreal prévoit de rendre son projet « stabilisé et optimisé » au deuxième trimestre 2022. Puis une enquête publique devrait démarrer début 2023 et la déclaration d’utilité publique (Dup) déposée en 2024. À partir de là, les associations environnementales pourront éventuellement contester cette Dup en justice.

Ce sera une autoroute à péage, la Dreal projette que le concessionnaire soit désigné en 2025. Puis elle envisage de faire les dernières études pour définir « les emprises définitives ». Les procédures foncières pour exproprier les exploitants agricoles et les propriétaires sont prévues à l’horizon 2026.

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l’Arlésienne n°18 – hiver 2024