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Mobilisation arlésienne pour un village de résistants italiens

Image tirée du film « Paese di Calabria », le documentaire de Shu Aiello et Catherine Catela, sorti en 2017. Il sera projeté à la soirée du comité Arles Riace.

Le village de Riace est un exemple pour l’intégration des migrants en Europe. Situé au Sud de l’Italie il subit les foudres de Matteo Salvini. Depuis son arrivée le nouveau ministre de l’intérieur a fait de Domenico Lucano, le maire communiste du village de Calabre, une cible politique. Il a été arrêté début octobre et assigné à résidence par la justice italienne. Un collectif a été monté à Arles pour défendre un modèle unique en Europe et un village de résistants au refus de l’étranger. Une soirée projection débat est organisée ce mardi 11 décembre à la salle Jean-et-Pons-Dedieu.

Vingt-six pour cent de la population de ce petit village de 1700 âmes sont des migrants ou des réfugiés, apprend-on à la lecture d’un article de La Croix. Depuis 2004 et l’arrivée au poste de maire de Domenico Lucano, le village connaît une nouvelle vie. Les maisons en ruine sont reconstruites et l’artisanat local relancé. Une réussite d’intégration de la nouvelle population qui raisonne à l’international. Le maire a été classé parmi les 50 personnalités les plus influentes de la planète par le magazine Fortune en 2016.

Mais depuis l’arrivée de Matteo Salvini en tant que ministre de l’intérieur suite aux élections de mars 2018, le maire de Riace est inquiété. Le nouveau premier ministre populiste et identitaire, souhaite faire tomber cet exemple et disperser les migrants du village dans d’autres centres d’accueil “ce qui permettra de réduire 500 000 € le budget annuel pour l’accueil” prône La Ligue, son parti politique comme expliqué dans La Croix. L’article raconte les moyens juridiques que le ministre a trouvé pour arrêter, destituer et assigner à domicile le maire du village. Dès son élection, Matteo Salvini avait traité de “zéro” le maire de Riace nous rappelle Le Monde.

L’infatigable arlésien Marc Jacquin, de l’association de création sonore Phonurgia Nova est à l’origine de la mobilisation arlésienne. Après être tombé sur un article du Monde sur l’arrestation du maire, il se retrouve à louer une chambre chez la cousine parisienne du maire du village. Après une discussion et une prise de conscience de la gravité de la situation, s’en suit l’initiative de créer Radio Riace Internationale, une plateforme de streaming et de podcast qui émet ses premiers programmes le 20 octobre.

Aujourd’hui, Radio Riace Internationale est animé par une vingtaine de producteurs, journalistes, artistes sonores répartis entre Arles, Paris, Rome et les Cévennes. Le comité Arles-Riace, créé dans la foulée, ambitionne “de mettre en place des actions de soutien au village et son maire injustement pourchassé”, explique Marc Jacquin “et de faire connaître largement le modèle d’intégration réussi qu’il incarne”.

Soirée de soutien

Mardi 11 décembre à 18h30, salle Jean-et-Pons-Dedieu rue du 4 septembre, une soirée d’Arles-Riace est organisée. Rosalba Rizzo, comédienne arlésienne membre du comité, née en Sicile, de retour de Riace, rapporte des entretiens avec le père de Domenico Lucano et les habitants du village. Ils seront diffusés dans la salle et dans les jours prochains sur Radio Riace Internationale. A 19h débutera la projection du documentaire Un village de Calabre qui raconte la revitalisation du village grâce à l’arrivée de migrants. Ensuite, vers 20h30, un débat animé par Margueritte Pozzoli traductrice littéraire avec les deux réalisatrices marseillaises du documentaire Shu Aiello et Catherine Catella, Rosaria Lucano, la cousine du maire de Riace et Rasalba Rizzo, la comédienne de retour de voyage.

Pour la suite, le comité Arles Riace, porté juridiquement par l’association La Presse ça presse, prévoit d’affréter un bus pour le début de l’année pour apporter son soutien directement dans le village.


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