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Aux Saintes, dans les coulisses du concert des Gipsy Kings

Aux Saintes, dans les coulisses du concert des Gipsy Kings

Le 2 août dernier, les Gipsy Kings se produisaient aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Gipsy Kings featuring Tonino Baliardo, la branche Baliardo du groupe mondialement connu, se réjouissait de ce concert historique pour sa portée symbolique : si étrange que cela puisse paraître, c’était la première fois que le groupe jouait  »à la grande », dans les arènes de la capitale des Gitans.

Diapo sonore et texte
Vanessa Sirven 


Cet été sur les réseaux, l’annonce d’un « concert historique » aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Celui des Gipsy Kings. Oui, les vrais. Tonino Baliardo, membre et fondateur du groupe, nous a ouvert l’accès aux coulisses. Avant le concert, il nous raconte leurs premières années. Encore appelé Los Reyes, le groupe joue d’abord dans les bars et restaurants de la côte. À la fin des années 70, Brigitte Bardot les repère et les invite à jouer chez elle pour son anniversaire. Dans les années qui suivront, le groupe acquiert une renommée mondiale sous le nom de Gipsy Kings. Des Victoires de la musique en 1990 aux Grammy Awards en 2013, les distinctions s’accumulent pour le groupe et les tournées à travers le monde s’enchaînent.

Tonino Baliardo s’en amuse, le groupe connaît un immense succès aux États-Unis et en ce moment encore, deux tournées s’y préparent : celle de Gipsy Kings featuring Nicolas Reyes et celle de Gipsy Kings featuring Tonino Baliardo, les descendants. Côté Baliardo, on retrouve les fils de Tonino, Cosso et Mikaël. Ils sont rejoints sur scène par d’autres membres du clan, notamment Miguel, Samé et Loukas, connu pour sa participation à la version espagnole de The Voice. Ce 2 août, avant le début de la tournée aux États-Unis, les Gipsy Kings sont revenus aux origines. Là où tout a commencé.

Dans les années 1940, José Reyes et son cousin Ricardo Baliardo se retrouvent à chaque pèlerinage pour jouer ensemble. Lucien Clergue les remarque et viendra capter des images lors du pèlerinage de 1955, avec l’artiste et anthropologue Deben Bhattacharya à la prise de sons, comme le raconte l’exposition « Lumières des Saintes », visible encore jusqu’au 24 septembre dans le cadre des Rencontres de la photo. Un disque produit par Vogue sort en 1957, sobrement intitulé « Gitans – Pèlerinage aux Saintes-Maries-de-la-Mer » et ne mentionne pas le nom des artistes. Quelques années plus tard, José Reyes et Ricardo Baliardo traversent l’Atlantique pour jouer à New-York au fameux Carnegie Hall. C’est depuis cette époque que Ricardo Baliardo devient Manitas de Plata.

Dans les années 1970, d’autres membres de la famille Reyes, originaire d’Arles, et de la famille Baliardo, implantée à Montpellier, se retrouvent pour jouer aux Saintes. Parmi eux, ceux qui préfigureront les Gipsy Kings et en font toujours partie aujourd’hui : Nicolas Reyes, fils de José Reyes et chanteur leader, et Tonino Baliardo, neveu de Manitas de Plata et guitariste soliste. Un autre Arlésien, Chico Bouchikhi, gendre de José Reyes, rejoindra avant de le quitter le groupe qui s’appelle alors Los Reyes.

Marchant dans les traces de son oncle Manitas de Plata, Tonino Baliardo apporte à la musique traditionnelle un nouveau souffle. Et de nouvelles sonorités mises en exergue par sa rencontre dans les années 90 à Los Angeles avec une  »Gibson » blanche qui ne le quittera plus depuis. La guitare électro-acoustique se mêle aux guitares sèches, les notes jazz et pop s’invitent dans la rumba catalane. La rumba Gipsy Kings est née.

Cet été, avant de repartir en tournée aux Etats-Unis, les Gipsy Kings jouaient pour la première fois aux Saintes-Maries-de-la-Mer lors d’un concert officiel. À la baguette de l’organisation, NC Event, qui fait bouger les Saintes tout au long de l’année, notamment au bar restaurant la Siesta avec des concerts et du stand up. Avant le concert, Tonino Baliardo avait annoncé que les « guitares sonne[raient] avec beaucoup d’émotions ». Un retour aux sources qui retentit aussi pour eux comme une consécration dans leur terre de cœur.

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